A l’occasion de la naissance de Blockchain Partner, résultat de la fusion des startups Blockchain France et Labo Blockchain, Claire Balva (CEO de la nouvelle entité) était l’invitée de l’émission Tech & Co sur BFM Business le 23 mai. Interrogée par Sébastien Couasnon, elle a fait le point sur les enjeux business de la blockchain et les avancées des entreprises en la matière.
« La blockchain est un protocole informatique qui permet d’échanger de la valeur de pair-à-pair, a-t-elle d’abord rappelé. Pour les entreprises, elle permet notamment de créer de la confiance entre des parties qui ne se connaissent pas ou qui ont des intérêts divergents».
« On a pu entendre que la blockchain allait tout désintermédier mais ce n’est pas exact», a-t-elle ajouté. « Elle va en réalité créer également de nouveaux intermédiaires».
Comment les entreprises doivent-elles se positionner vis-à-vis de la blockchain ? En anticipant l’arrivée massive de la technologie, via le développement d’expérimentations sous forme de proof-of-concepts (PoCs) : « Les entreprises ont le choix de se mettre à expérimenter la blockchain, ou d’attendre et alors de prendre le risque de se faire disrupter par d’autres acteurs».
En pratique, les entreprises qui ont fait le choix de l’anticipation développent différentes stratégies en matière de blockchain :
– la logique des consortiums (par exemple le consortium R3 qui rassemble une soixantaine de banques) pour expérimenter à plusieurs la blockchain. « Cette logique est intéressante mais avance lentement », estime Claire Balva.
– la logique du partenariat : il s’agit de « développer en interne des expérimentations en s’appuyant sur des partenaires extérieurs. Cette méthode permet souvent d’avancer plus vite».
A titre d’illustration, Claire Balva a présenté un exemple concret pour mieux se représenter l’utilité de la blockchain pour les entreprises : « Nous travaillons notamment avec une grande entreprise de distribution. Celle-ci développe un prototype sur la traçabilité des palettes qui acheminent ses produits. L’entreprise possède 150 000 palettes qui coûtent chacune 80 euros, or l’entreprise en perd plusieurs centaines au marché noir chaque année, ce qui lui fait perdre des montants non-négligeables. Avec la blockchain il est possible de mettre en place un système de traçabilité pour mieux suivre le parcours de ces palettes.»
Dans ce cas, l’enjeu est alors de combiner la blockchain avec d’autres technologies, en particulier l’Internet des Objets, pour apporter une couche supplémentaire de sécurité et de transparence. « La blockchain ne doit pas être vue comme une fin mais comme un moyen », à penser en complémentarité avec les autres briques technologiques.