Clément Jeanneau, cofondateur de Blockchain Partner et auteur de la récente étude « La blockchain pour la publicité en ligne », a répondu aux questions du site Ad-exchange.
Extraits :
« Où en est le secteur publicitaire vis-à-vis de la blockchain ?
Les acteurs qui travaillent sur ces sujets sont aujourd’hui dans une phase soit exploratoire (identifier les cas d’usages pertinents) soit expérimentale (tester les cas d’usage identifiés). Le but de notre étude est de susciter l’intérêt chez les professionnels du secteur pour créer ensuite des collaborations : mutualiser leur expertise sur la publicité digitale et notre expertise sur la blockchain. Suite à la publication de l’étude, plusieurs acteurs nous ont fait part de leur intérêt et nous ont rencontrés pour explorer les pistes envisageables. Un des leaders du secteur nous a demandé de mener avec lui début 2018 des journées d’acculturation et des ateliers d’idéation sur le sujet afin de pouvoir démarrer ensuite un voire deux proof-of-concepts, qui permettront de tester concrètement les cas d’usage identifiés.
A quoi sert concrètement la blockchain dans le secteur ?
La blockchain, en tant que registre transparent contrôlé par toutes les parties prenantes, permet de responsabiliser chaque acteur, puisqu’il devient très facile de vérifier qui a introduit une fausse information dans le registre. La blockchain est utile justement dans le cas où différents acteurs d’une même chaîne de valeur doivent collaborent ensemble mais ne se font pas entièrement confiance (a priori), ou ont des intérêts divergents. Cela permet dès lors d’avoir une vue d’ensemble et de confiance de toutes les données liées à une impression.
Concrètement, la blockchain fonctionne avec un système de tokens qui peuvent servir à tracer les parcours des impressions et servir de jetons d’identifiants/de validation. Un token est un actif numérique que l’on peut transférer (et non copier) entre deux parties sur Internet, sans nécessité l’accord d’un tiers. Chaque transfert de propriété de ce token est inscrit automatiquement dans une blockchain, de manière transparente. En outre, il est possible d’accoler au token quelques informations, appelées « métadonnées », chaque fois qu’il est transféré. Ces métadonnées sont elles aussi inscrites sur la blockchain. Avec ce mécanisme, l’ensemble du parcours de diffusion d’une publicité digitale peut être tracé sur un registre blockchain. L’idée pourrait en effet d’associer un token à chaque actif digital publicitaire, et suivre ensuite sa trace en temps réel sur le web, pour pouvoir déterminer qui l’a vu, quels montants ont été dépensés et comment, combien a été prélevé par tel acteur à quel moment, etc.
Comment les acteurs du marché peuvent-ils se saisir de ces opportunités ?
De mon point de vue : 1) c’est avec des expérimentations que l’on parviendra à éclaircir les points actuels de flou; 2) pour déterminer les bonnes expérimentations et méthodes pour les réaliser, sans devoir attendre que les projets des startups voient le jour, il s’agit de réaliser un travail de co-construction où l’expertise des acteurs blockchain devra être mise en complémentarité avec l’expertise sur la publicité digitale qu’ont les acteurs du secteur. C’est la méthode que nous appliquons pour l’ensemble de nos proof-of-concept dans les différentes industries (énergie, transports, assurance, santé…) à travers des ateliers exploratoires. »
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