Que penser des offres BaaS (Blockchain-as-a-Service) ?

Les offres de Blockchain-as-a-Service (BaaS) ont fleuri ces dernières années. Nous proposons ici une présentation et une analyse de ce type d’offres, avec leurs principaux intérêts et limites.

De quoi s’agit-il ?

Les offres de “Blockchain as a service” sont apparues il y a quelques années avec le développement des besoins des entreprises en matière de blockchain. Elles font référence aux outils dans le cloud qui permettent d’expérimenter et de déployer de manière simplifiée des infrastructures blockchain (privée ou publique).

Qu’en penser ?

La proposition de valeur des offres BaaS est de gagner du temps sur la partie technique d’un projet blockchain en disposant d’une infrastructure fonctionnelle prête à l’emploi.

Il faut cependant bien noter que les solutions BaaS ne constituent pas des solutions blockchain sur étagère : les entreprises qui les proposent ne mettent pas à disposition une application mais une infrastructure à partir de laquelle il reste à concevoir toute la couche applicative.

Qui plus est, ces solutions ne peuvent être utiles qu’une fois réalisée la phase de réflexion en amont, qui constitue souvent la partie la plus importante d’un projet blockchain. A ce stade (précoce) de maturité des blockchains, notre conviction est que les entreprises ont avant tout besoin d’accompagnement sur cette phase de réflexion : identification de cas d’usages pertinents, étude de faisabilité, benchmark des projets existants et/ou concurrents, recommandations sur les bonnes pratiques et erreurs à éviter pour son projet blockchain, etc.

En ce sens, les solutions BaaS constituent une brique (possible), parmi d’autres, d’un projet blockchain d’une entreprise.

Blockchain et cloud, une hérésie ? Pas si vite…

Les solutions BaaS peuvent sembler contre-intuitives : avec ce type de solutions, l’infrastructure se situe en effet chez le propriétaire du cloud, comme Microsoft ou Amazon. Il s’agit donc une re-centralisation d’une technologie dont l’un des principaux intérêts, si ce n’est le principal, réside dans la décentralisation (permettant de ne pas avoir à faire confiance à une entité spécifique). Cette supposée incompatibilité doit cependant être largement relativisée :

1/ Le terme de décentralisation peut renvoyer à des idées différentes. Certaines parties d’un projet peuvent être décentralisées sans que d’autres ne le soient. Que l’infrastructure soit stockée sur un cloud extérieur n’empêche pas nécessairement un projet blockchain de présenter un intérêt : tout dépend du besoin adressé au départ.

2/ La décentralisation est un chemin : le plus souvent, l’ensemble d’un projet ne peut être décentralisé dès le départ, a fortiori dans un contexte d’entreprises. Il convient donc d’être pragmatique en la matière.

Notons du reste qu’à l’heure actuelle la plupart des noeuds d’une blockchain comme Ethereum sont hébergés dans les clouds de géants privés, dont près d’¼ dans le cloud d’Amazon, d’après une étude de Chainstack.

“BaaS” : qui en propose ?

Plusieurs solutions BaaS co-existent à l’heure actuelle sur le marché.

Microsoft a commencé à ajouter des modules BaaS à sa plateforme cloud Azure dès 2015 et les a rendu accessible à tous les utilisateurs l’an dernier. Même si ce BaaS est construit pour pouvoir fonctionner avec différents protocoles, Microsoft a montré une préférence pour celui d’Ethereum.

IBM, de son côté, a fondé son service BaaS sur le code d’un autre protocole, Hyperledger Fabric, écrit en large partie par IBM, même si certains ponts commencent à être construits avec Ethereum.

Oracle a lui aussi fait le choix des blockchains privées avec le déploiement de sa propre solution, interfaçable avec ses produits “Software as a service” traditionnels.

Amazon propose également le déploiement de blockchains via son service AWS.

Plus récemment, d’autres acteurs se sont lancés sur le marché des BaaS :
-des acteurs traditionnels : le cabinet Deloitte a ainsi annoncé le 20 août dernier la commercialisation d’un produit “Blockchain in a Box”.
-de nouveaux acteurs : c’est la cas de la startup française Blockchain Studio qui propose l’outil Rockside ; de Kaleido, une filiale du groupe ConsenSys centré sur Ethereum ; ou de Chainstack dont la société est basée à Singapour.

A noter que se sont développées également des offres BaaS multi-cloud.

Comment déterminer si le BaaS est pertinent pour votre projet et se repérer dans la jungle des offres ? Nous pouvons vous accompagner de façon indépendante dans votre réflexion et dans le choix de la solution qui répondra le mieux à vos besoins. Pour toute demande ou question, écrivez-nous à contact@blockchainpartner.fr

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