Un an de R&D chez Blockchain Partner

– Par Maxime Hagenbourger, CTO de Blockchain Partner

Notre pôle technique a franchi une nouvelle étape cette année dans son travail de recherche et développement autour des blockchains et cryptomonnaies et plus globalement des technologies du web décentralisé.

Depuis plusieurs mois désormais, nos ingénieurs et développeurs disposent de 20% de leur temps de travail dédié à des missions internes de R&D afin de rester à la pointe d’innovations qui évoluent rapidement. In fine, l’objectif est de pouvoir proposer à nos clients les solutions techniques à la fois les plus adaptées et les plus avancées, en s’appuyant sur notre indépendance technologique (nous travaillons sur l’ensemble des principales blockchains sans lien de dépendance avec certains écosystèmes spécifiques).

Nos travaux ont porté cette année sur 4 thématiques clefs pour l’avenir des blockchains et du web décentralisé :
– La scalabilité
– La sécurité
– L’identité
– La confidentialité

La scalabilité

En janvier, nous avons expérimenté au sein de Blockchain Partner une solution de scalabilité fondée sur la blockchain ThunderCore (alors encore en phase de test). Pour ce faire, nous avons développé une application ludique de contrôle de la musique diffusée dans nos bureaux. Cette application nous a permis d’évaluer cette blockchain et de savoir par la suite comment et quand l’utiliser de façon pertinente.

Le réseau ThunderCore est ensuite entré en production en mars, ce qui nous a permis de l’utiliser pour l’un de nos projets clients dans le secteur immobilier, afin de rendre possible une auditabilité des enchères effectuées sur la plateforme de notre client.

Suite à ces expériences, nous avons synthétisé notre analyse sur la blockchain ThunderCore dans un article dédié (“Thanks to its original approach to the scalability problem, ThunderCore gives us today a first idea of scalable smart contract platforms in practice”).

La sécurité

Nous avons initié des travaux autour de la sécurité des smart contracts, une étape indispensable vers l’industrialisation et l’utilisation généralisée d’applications décentralisées.

Nous nous sommes intéressés plus particulièrement à la possibilité de vérifier formellement des smart contracts, à la fois sur Ethereum ou Tezos : nous avons décrit les différentes solutions actuelles dans un article dédié, qui répond aux principales questions sur le sujet (qu’est-ce que la vérification formelle et à quoi sert-elle ; pourquoi est-ce un enjeu important ; quelles sont les grandes approches en la matière ; où en est Ethereum sur le sujet).

L’identité

Nous avons continué et approfondi nos premiers travaux autour des standards relatifs aux identités décentralisées (ERC 725, 734, 735, 780). Nous avons présenté nos avancées ainsi que l’implémentation d’un proof-of-concept réalisé en interne qui associe identités décentralisées et techniques de rechiffrement par proxy, à l’occasion d’un meetup organisé par Ethereum-France (voir à partir de la 58e minute).

Nous avons documenté ce proof-of-concept au sein d’un article dédié.

Ces travaux sur l’identité décentralisée nous ont permis par la suite d’identifier un nouveau moyen simple d’identification pour les utilisateurs de TIM, notre solution de corporate crowdfunding. Afin de garantir la facilité d’utilisation mais aussi l’évolutivité de TIM, nous avons mis en place une solution de portefeuilles dépositaires temporaires (“temporary custodian wallets”) fondées sur les identités décentralisées. Nous décrivons cette solution et justifions ce choix dans un article paru en septembre, où nous expliquons pourquoi l’inverse (“non-custodian wallets”) n’est pas encore prêt pour un usage massif.

Par ailleurs, à l’occasion d’un hackathon organisé par The Graph, nous avons décrit à quoi pourrait ressembler un système de réputation fondé sur les identités décentralisées. Bien qu’encore très théorique et préliminaire, ce travail, résumé dans cet article, ouvre les bases de discussions sur ce sujet prometteur.

La confidentialité

En nous appuyant sur nos travaux internes sur les Zero Knowledge Proofs et le protocole AZTEC, nous avons pu développer un PoC d’anonymisation de données de véhicules pour RCI Bank and Services (filiale de Renault).

Nous avons poursuivi sur la thématique de la confidentialité en étudiant plus en détail la solution Semaphore, associant les ZK-Snarks et Ethereum. Ce travail, couplé à nos recherches sur les identités décentralisées, nous a permis de remporter un prix au hackathon “Blockchain and the City” organisé en novembre dernier. Nous y avons présenté notre solution intitulée DiDerot, qui permet à ses utilisateurs de prouver des caractéristiques de leur identité sans devoir transmettre ou révéler leurs données personnelles. A partir de DiDerot, nous introduisons le principe de Zero Knowledge Decentralized Identity (version française disponible ici).

Et pour 2020…

Ces différents sujets traités en 2019 ouvrent de nombreuses perspectives d’applications pour 2020. Nous allons approfondir nos travaux l’année prochaine en nous concentrant en particulier sur les questions de confidentialité et d’identités décentralisées : nous sommes convaincus que ces deux enjeux joueront un rôle décisif dans les transformations majeures qu’apportera le web décentralisé.

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